LE CICILI
Voyageons à 650 km de la
capitale du Togo, au cœur de la religion traditionnelle en pays moba et gourma,
au Nord-Togo dans la Région des Savanes. Un cosmos peuplé par une multitude
d’être immatériel de nature différente. Les éléments qui le composent sont si
complexes qu’on ne peut pas les dissocier de façon nette. Ici, l’homme est un
être mystérieux composé de deux grande entités : la partie visible (le
corps) et celle invisible (l’Esprit). C’est surtout la partie immatérielle de
l’homme qui se compose de plusieurs personnalités distinctes mais
complémentaires dans leurs fonctions respectives. Dans ces composantes, on
retrouve Tagm, Naleng, Fouom, Mièl et cicili. En effet, le cicili pluriel de cicilg demeure
la composante la plus importante. On ne peut donc pas parler de l’homme sans impérativement
faire référence au « cicili ».
Il reste la
marque symbolique de la représentation de
‘’ l’esprit du moba et du gourma’’. Il est on ne peut plus identitaire. C’est
une entité éveillée doté d’une personnalité qui peut se détacher des autres
composantes de l’homme aussi bien pendant la vie terrestre qu’après la mort.
Elle est chargée d’entrer en contact avec le monde extérieur, traite avec les
esprits du monde ambiant et oriente l’individu dans sa vie quotidienne.
Le cicilg est une statuette
à usage rituel de la religion traditionnelle en pays moba et gourma. Ces sculptures
en forme humaine sont une expression des coutumes et des croyances religieuses,
qui soutiennent que l'on ne meurt pas, mais vit dans l'au-delà . Par conséquent
son esprit doit être représenté au sein de la famille par une statuette
sculptée avec du bois particulier. La sculpture se fait, la plus part, loin de
la maison par des prêtres ou des devins en respectant les rites funéraires ou
le processus d’inhumation. Pendant que la tombe se creuse, les cérémonies se
font. La statuette est ensuite lavée et exposée comme un cadavre dans un
linceul dans le vestibule. Une fois les rites achevés, la statuette est ensuite
transportée à la tombe comme un mort. Seul les avertis et les initiés sont
autorisés à y prendre part. Les rites d’après enterrement continuent jusqu’aux
jours où on le déterre. La statuette chargée de puissance devient cicili pour usage. Sa taille varie
entre 50 cm et 1m environ.
Le cicili est la seul composante de l’homme qui est représentée par
une statue. Il fonctionne comme une batterie à recharge qui impulse de l’énergie
à la personne. Les gens dont le cicili est
faible tombe très souvent sous l’emprise du mal. L’individu à donc grand
intérêt à être en parfaite harmonie avec son cicili. On le traite avec grand
soin car il indique la voie à suivre. Quand le cicili se révèle méchant, il exige d’énorme sacrifice. L’un de ses
autels sacrificateurs est le ‘’balou’’.
Apres la mort de la
personne, le cicili peut accompagner le tagm (âme) auprès des ancêtres ou
demeurer dans la famille pour la protéger contre les mauvais esprits, pour
promouvoir la fécondité et assurer la santé… Le cicili étant lié à chaque
personne, il ne peut revenir à la vie terrestre par la réincarnation. Il peut
influencer le cicili de la personne réincarner mais il ne peut pas le remplacer
puisque chacun est crée avec son propre cicili.
Tiem MIMPAGUIB
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